Can you ‘ear me? L’autoportrait de Vincent Van Gogh vu par Bazin et Deligny
Resumo
Ce fut en 1946 que André Bazin et Fernand Deligny se sont rencontrés
lors d’une projection du film Le Chemin de la vie (Nikolaï Ekk, 1931)
organisée par Deligny, qui était alors directeur régional chez Travail
et culture pour la région Nord-Pas-de-Calais.2 Les deux se sont croisés
régulièrement à partir de 1948, lorsque Deligny fut transféré à Paris, 5
rue des Beaux-Arts, où Bazin travaillait alors pour la même organisation.
Pendant quelques années, ils ont partagé le même bureau, habité
le même immeuble, et se sont trouvés personnellement impliqués
dans la réintégration du jeune délinquant, François Truffaut. Le présent
article se propose de mettre à profit cette période d’étroite collaboration
chez Travail et culture, afin de tracer quelques convergences
possibles entre leurs idées respectives sur le langage et l’image.3 Ce
faisant, une tentative d’explication concernant l’affinité que Deligny
exprime pour les textes de Bazin est proposée — affinité qui a poussé
ce premier à décrire le critique de cinéma comme le pionnier d’une
génération perdue, d’une tradition interrompue: